Parfois, les travaux sont terminés bien avant la date prévue initialement et ceci est tellement rare, en tout cas dans la construction d’un bateau ou d’une maison que cela mérite d’être mentionné!
Le 17 août 2023, c’est à dire avec pratiquement un mois et demi d’avance sur le planning, le dernier élément du toit est collé! Il va sans dire que pour arriver à cette prouesse, nous avons travaillé d’arrache pied. Bien évidement, il reste quelques bricoles à faire pour affirmer qu’il est terminé.

Mais reprenons dans l’ordre chronologique…
Avant de commencer la charpente, nous collons un profilé en L en polyester sur le pont. Les rivets ne servent qu’à le tenir en place le temps que le mastic (époxy + coton) durcisse. Le profilé va assurer la tenue des poutrelles en chêne et servira de renvoi d’eau par la suite. Pour l’instant, il donne une vague idée de l’emplacement de la future habitation.


Les poutrelles en chêne sont horriblement tordues et ne sont pas utilisables en l’état. Elles sont tout d’abord, immergées dans l’eau pendant 24 heures, et séchées sous contrainte. Une fois bien droites et sèches, elles sont collées sur le pont et contre le profilé en L avec le même mastic que précédemment.
Le chêne supportant mieux l’humidité que le sapin, il nous est paru judicieux de faire les lisses d’assises, sous la charpente, avec ce bois. Elles ont une section de 40 x 60 mm. Nous profitons pour faire quelques changements de plan puisqu’il faut arracher les lames du pont qui ne tiennent pas (voir plus bas). Nous avions prévu un petit décrochement dans la paroi arrière pour permettre de ranger les vélos à côté de la voiture. Finalement la paroi est droite et l’emplacement vélos devient la douche (à gauche sur la deuxième photo)



La charpente est composée de poutrelles en sapin de 80 x 60 mm, les sablières sont collées et vissées sur les lisses en chêne, les montants eux, sont collés, vissés et tenonnés.
Il n’y a pas beaucoup d’angles droits, il faut jouer de la scie et du rabot. Nous prévoyons directement les encadrements des portes et des fenêtres.
L’avant du bateau…



Et l’arrière… C’est un peu cubique!


Il reste les deux montants arrière en sandwich époxy à monter, ils supporteront le toit, fermeront un peu l’arrière et casseront, on l’espère, le côté cube de l’habitation.


La charpente est pratiquement terminée. Pour pouvoir circuler plus facilement pendant les travaux, les décharges et autres entretoises qui manquent encore seront montées juste avant de poser le lambris.
Le toit maintenant
Les éléments ont été construit l’hiver passé et entreposés en attendant les beaux jours.
Ils sont encore à l’état brut, Il y a des coulures et des bavures qu’il faut couper ou raboter et ils doivent être ajustés à la bonne dimension. Le tissu d’arrachage doit être enlevé un minimum. Le tissu d’arrachage sert à éviter le ponçage, toujours fastidieux. Et accessoirement, il donne de plus belles surfaces si posé avec un minimum de soin.


On commence par coller le bas des éléments entre eux et sur la charpente avec du mastic époxy et coton. On maintient en place à l’aide de profilés alu vissés (photo ci dessous) et des serre-joints pendant 12 à 24 heures, selon la chaleur ambiante (là, c’était plutôt 12 heures). Une fois le mastic durcit, l’espace restant est comblé par le dessus, en y posant d’abord, la gaine électrique pour les lampes au plafond et les feux de navigation, en y mettant ensuite, du polystyrène coupé à la bonne dimension et pour finir, en colmatant les deux derniers cm avec, toujours, le même mastic.





Et ainsi de suite chaque élément prend sa place.


La terrasse et les ponts en bois… Quelle galère!
Si il y a eu de quoi s’arracher les cheveux, on s’est tout de même contentés d’arracher que des planches…
Quand on parle de ponts et autres passages sur un bateau, vient tout de suite la problématique du revêtement. Idéalement, il est agréable à l’oeil, antidérapant, sans pour autant vous arracher la peau des pieds ou des fesses, pas trop chaud en été et facile à nettoyer. Après nos déboires et même si je n’aime toujours pas beaucoup, je comprend mieux l’option gazon synthétique qu’on voit parfois sur certains bateaux. Oui mais non, avec des chiens, leurs poils surtout, ce n’est pas une idée à retenir.
Nos premiers travaux de collage de lames en acacia ont été un échec cuisant. Les colles époxy, soit disant prévue pour cet usage, ne tiennent tout simplement pas.
Énormément de travail pour le faire et autant pour le défaire, voir plus parce que forcement à certains endroits, ça tient diablement bien (ci dessous, le fameux emplacement vélos qui deviendra la douche).
Toutes les lames vont être arrachées.


Découragés et sur le point de changer de revêtement, nous procédons tout de même, à un dernier essai de collage avec un adhésif de chez Directeck, le MPS-4000 et en même temps, avec la colle epoxy FFE 200 que nous avons utilisée.
Les deux tests sont traités de la même manière. Ils sont malmenés pendant des semaines. Congelés à -18°, immergés et mis plein soleil de façon répétée et le résultat ne se fait pas attendre. A gauche, l’époxy qui comme on le voit ne tient pas et à droite, l’adhésif MPS 4000 qui se comporte plutôt bien.


Les tests étant ce qu’ils sont, il ne nous reste plus qu’à recommencer.
Puisqu’il faut tout refaire, autant essayer de le faire avec le moins de travail possible. Nous abandonnons les petites cales en plastiques à viser. En principe, il faut en mettre entre chaque lame et espacées de 10-15 cm, ce qui fait énormément de vis à visser et dévisser. Nous testons un autre procédé qui va s’avérer très bien.
Après avoir étalée la colle, nous posons les lames, avec entre elles, une petite bande en caoutchouc de 4 mm de largeur. Le tout est lesté avec les batteries que nous avons, heureusement déjà achetées. Quand une trentaine de lames sont posées, nous les pressons les unes contre les autres avec un outil « inventé » pour l’occasion. On visse quelques petites cales en plastique aux extrémités pour que les lames gardent leurs positions et on continue de poser les lames et le caoutchouc jusqu’aux bords de la pièce. On compresse bien et on visse les dernières petites cales pour que tout reste bien en place.
L’outil en question est fabriqué maison. En gros ce sont de deux fers et une sangle avec un tendeur, simple mais efficace.





Le plus difficile est de passer le film plastique sous les batteries sans que les lames jouent aux popcorns.
Une fois le film plastique mis en place et collé, la mise sous vide assure le plaquage optimal des lames au support. Il faut juste contrôler que tout reste en bien place le temps que le plastique se soit bien plaqué partout. Si l’étanchéité est parfaite, c’est vite fait. Si c’est pas le cas, il faut chercher le ou les trous, la plupart du temps au niveau du collage, et les reboucher.


24 heures plus tard, on déballe et on recommence.
Enlever les bandes en caoutchouc est un jeu d’enfant puisqu’elles sont élastiques et le nettoyage est grandement simplifié puisque il n’y a pas beaucoup de colle entre les lames. Bon, on va pas se mentir, il faut quand même gratter et poncer.


La pose du polyuréthane noir dans les joints, si possible sans faire de bulles, et le ponçage.


Nos travaux de collage terminés, on peut maintenant continuer à poser le toit. Les deux éléments suivants mesurent 2,20 m sur 4,60 m et le troisième est encore plus grand. Ils ne sont pas transportables à bras d’homme (ni de femme, d’ailleurs) et nous avons recours au tracteur et à la grue pour les poser.



La pièce avant, de par sa forme arrondie et sa hauteur une fois montée sur le bateau, est complètement terminée en atelier.
Après avoir beaucoup réfléchis sur la finition du bord de toit, nous avons opté pour des tubes rectangulaires en polyester de 7 x 2,5 cm. Posés l’un sur l’autre, ils dépassent au dessus et au dessous du toit. Pour pouvoir les plier à la forme voulue, de petites fentes ont été réalisées sur la face intérieure du tube. Ils sont ensuite collé à la pièce avec du mastic époxy et du coton. Les tubes étant un peu contraints, il faut les maintenir fermement le temps de la polymérisation complète du mastic







La pose sur le bateau se déroule très bien malgré la taille de ce dernier élément. Il ne reste plus qu’à le coller à la charpente et à l’élément voisin, de fixer les deux poteaux de soutien qui sont prévus à l’avant. Le porte à faux étant relativement important, il parait risqué de s’en passer.


La partie avant sera la terrasse et la partie arrière recevra les capteurs solaires. Nous finissons la terrasse en collant des lames d’acacia entre les éléments.


Nous continuons de poser les tubes rectangulaires en bordure de toit. Des écoulements sont prévus pour évacuer l’eau de pluie et pour ce faire, il suffit de découper le tube à la forme voulue et de reboucher au mastic. Le bord des trémies est, lui aussi, fait avec les même tubes.


Les deux renforts en acier inoxydable sont fabriqués et posés. Nous abandonnons pour quelques jours nos travaux sur le toit à cause de la pluie et passons à l’intérieur du bateau.


Des fils en plastique ont été tirés dans les gaines électriques, ils serviront de tire-câbles parce que c’est mieux de le faire quand on sait encore où percer.

Pour que le toit soit réellement terminé, il faut encore finir de poser les bordures, poncer les joints PU, lisser les jointures entre les éléments avec du mastic fin et mettre une ou deux couche d’époxy sur toute la surface arrière pour que ce soit bien étanche avant de peindre au polyuréthane bi composant. Il faut savoir que le polystyrène a la fâcheuse tendance à fondre au contact de cette peinture quand elle est liquide.
Des vacances avant de poursuivre s’imposent…

Laisser un commentaire